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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/228

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— Sapristi ! Le régime de la Santé a dû vous rester sur l’estomac : quelle aigreur ! Moi qui m’efforce le plus possible de servir votre cause, depuis l’arrestation… Je ne comprends pas vos reproches ?…

— Vous en avez de joyeuses ! Mais vous êtes donc inconsciente ?… Que pensez-vous que j’aie fait, sitôt rendu à la liberté ?… J’ai réuni mes principaux actionnaires — les véritables, ceux qui s’affolent de la débâcle sans avoir trempé dans les machinations de l’Agioteur — et j’ai annoncé que nous étions en mesure de satisfaire toutes les réclamations… À partir de ce matin, nous payons à bureaux ouverts, Bernard et moi… C’est la seule manière de rétablir un courant d’opinions favorables. Nous payons, nous payons ! Nous jetons l’argent par les fenêtres, pour empêcher les clients d’enfoncer la porte. Et vous me demandez ce que je vous reproche ? Vous êtes en train de nous ruiner, simplement, ma petite !

— Mais, enfin, Colin, pourquoi serait-ce moi ?… Je ne suis pas la cause de cela… Vous êtes injuste…

— Eh, parbleu ! Si vous aviez pris votre rôle au sérieux, dès le début… Léon Brochard