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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/263

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envie de tout te raconter pour me soulager…

— Hein ?

Oh ! ce sursaut, ce recul, ce regard d’homme — défiant, scrutateur, — qui s’efforce de retrouver sur son bien l’invisible trace d’une maraude… Paul, assombri, m’examine attentivement. Alors, hésitante, intimidée — telle une petite fille qui va, pour la première fois, à confesse — je narre, sans réticence, mon aventure avec Sylvie, le mois passé à Trouville… Quand j’ai fini, j’observe Paul, du coin de l’œil… lui qui s’était tant irrité le jour de ma visite chez Léon Brochard, quelle scène me réserve-t-il, après cet aveu d’une intrigue anormale où je me sais autrement fautive !… Il demande, brièvement :

— C’est tout ?

— Mais… oui !

— Ah ! mon pauvre petit, tu peux te vanter de m’avoir fait peur !

Paul rit de bon cœur, délivré de ses angoisses. Je relève le front, stupéfaite. Il ajoute, haussant les épaules :

— Voyons ! Ça n’est pas bien méchant… Je pensais que tu en avais commis de pires, au couvent.