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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/277

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teur fringant fait irruption dans le salon d’attente, réveille les deux vieux messieurs, et leur confie cette nouvelle désolante :

— Monsieur Yves n’est pas au journal pour le moment… Nous ne savons à quelle heure il rentrera… Je crois qu’il est inutile que vous l’attendiez plus longtemps, messieurs.

— Il y a trois quarts d’heure que nous sommes là… C’est la quatrième fois que nous venons et on nous dit toujours la même chose…

Les vieux geignent d’un air navré. Apitoyé, le rédacteur conseille :

— S’il s’agit d’une communication particulière… Vous feriez mieux de lui écrire…

Résigné, l’un des vieillards prend son chapeau, l’autre insiste, comiquement piteux :

— Vous lui avez bien annoncé que je suis monsieur Graindon, de Montpezat (Ardèche) ? Il me connaît personnellement…

Pauvre petit monsieur naïf qui ne remarque pas le sourire ironique du jeune rédacteur le poussant doucement vers la sortie ! Le garçon de bureau réapparaît à la porte, nous invite à le suivre d’un geste déférent.

Première constatation : rien ne ressemble à la façon dont le rédacteur en chef d’un journal