Aller au contenu

Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

N’avez-vous jamais essayé ?… Cela ne vous tenterait point d’écrire ?

— Il est toujours trop tard pour mal faire.

— Vous auriez beaucoup de talent !

— Vous manquez de logique, monsieur Yves : vous me traitez de femme d’esprit et vous me voudriez femme de lettres ?

— Nicole, songez que les succès de librairie, c’est la suprême coquetterie qu’une belle débutante de vingt-trois ans se réserve pour sa quarantaine. La gloire est une seconde jeunesse.

— On vieillit moins vite quand on ne travaille pas.

— Dès la première ride, votre renom vous apparaîtrait comme une liche de consolation.

— Bah !… En général, une fiche de consolation, c’est une consolation dont on se fiche !…

— Nicole… Ne dites pas cela… Vous n’y avez pas goûté… Dès qu’on a mordu au gâteau d’Apollon, on ne peut en laisser une miette… Écoutez… C’est la peur des difficultés, sans doute, qui vous fait reculer… Les commencements sont si difficiles, dans la carrière littéraire… Eh bien ! Je vous propose un moyen d’aplanir la route. Tâchez de me trousser deux ou trois nouvelles sur des sujets très pari-