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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/321

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qu’on ne peut répliquer aux offenses d’une femme, qu’en la congédiant.

J’arrête le directeur de l’Agioteur d’un geste négligent, d’un sourire explicite :

— Oh ! monsieur Bouvreuil !… À quoi bon cette comédie entre nous ?… Vous vous doutez bien, quoique vous ne me connaissiez pas — que, si je quitte ce journal sans avoir rempli la mission que je me proposais, la Vie de Paris accueillera probablement mes bavardages avec plus de bienveillance ? D’abord parce que je suis l’amie de son quasi-directeur ; ensuite, parce que le petit papier rédigé sur les indiscrétions du maître Watelet aurait un appréciable succès en guise d’écho illustré… Mais peut-être Watelet vous est-il aussi étranger que monsieur Renaudel ?

— Je ne comprends pas vos insinuations.

— Madame Bouvreuil vous renseignera très volontiers à ce sujet, elle…

M. Bouvreuil blêmit ; il va s’exclamer… Entre le garçon de bureau appelé pour me reconduire. La fureur du patron se tourne contre l’inoffensif subalterne. Il hurle presque :

— Qu’est-ce que vous venez faire ici, vous ? Qui vous a permis de me déranger ?