Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/341

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autres nomment vertu ; vous, plus altière, vous l’appelez : fierté !

Parbleu ! Les divagations de ce petit Dangel s’expliquent tout naturellement : Dépouillées de leur fatras néo-romantique, elles signifient simplement que, dans l’esprit de Julien, je suis de celles qui ne marchent pas ; et ce fait lui inspire une notable considération pour moi. Ne m’a-t-il point trouvée toujours rebelle à ses tentatives ? C’est la meilleure preuve de ma conduite à ses yeux. Dans sa fatuité, l’homme pense de la femme qui lui résiste : « Du moment que je ne l’ai pas eue, c’est que personne ne peut l’avoir. »

Il n’y a que ceux qui nous ont possédées qui ne nous croient plus inabordables.

Julien poursuit son discours :

— Je souhaite que ma conviction soit partagée par tous ces gens qui se méprennent à votre sujet, comprenez-vous, Nicole ? Je veux que l’on honore la femme que je respecte. Alors, j’ai imaginé ceci. Vous avez reçu les multiples présents qui se puissent dispenser aux favoris de la chance. L’un met son pouvoir à vos pieds, l’autre sa fortune ; vous devez rarement désirer en vain ce que l’homme est à