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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/342

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même de réaliser. Du premier jour où je vous ai contemplée, j’ai rêvé, j’ai ambitionné à mon tour de vous apporter ce tribut de vassal, en vous offrant ce que nul ne vous eût encore offert. Ah ! quelle jalousie, quelle haine de votre entourage, de votre décor, j’ai conçues en quelques minutes !… Je regardais autour de moi avec l’œil envieux du fidèle indigent qui voit le temple rempli d’ornements somptueux et ne sait par quel hommage manifester sa foi… Ce soir-là, j’ai évoqué plusieurs fois la jolie légende du Jongleur de Notre-Dame… et puis, le temps passa… Je travaillai ; l’un de mes espoirs se précisa… Cette pièce reçue… des relations formées depuis : un critique dramatique m’affirmait, avant-hier, que la presse me serait très favorable. Enfin, Nicole, je ne suis plus le librettiste anonyme qui rougissait dans le voisinage de votre luxe. J’ai la promesse d’un avenir de succès, la certitude des recettes immédiates des Folies-Joyeuses ; ma position est assurée ; demain, peut-être, lorsqu’on prononcera le nom de Julien Dangel, quelques personnes le reconnaîtront — sans me connaître… Alors, Nicole, ce nom qui est ma grande espérance, l’unique bien que je ne dédaigne pas ; ce