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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/343

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nom — qui sait ? — apprécié un jour ou l’autre… Dites, voulez-vous l’accepter, Nicole, puisque c’est la seule chose que j’aie à vous donner ?

— Vous… vous voulez m’épouser ?

— Certes.

— Ben, et Paul ?

— On se marie bien avec une divorcée. Ma Nicole aimée, j’ai l’honneur de vous demander votre main.

— Ah ! zut…

Je suis suffoquée. Un peu plus, j’allais ajouter foi à ses protestations exaltées, à ses louanges hyperboliques, les portant au compte d’un enfantillage de ce grand gosse de vingt-sept ans. Et ce n’était qu’un suprême calcul dû à sa caboche admirablement organisée ! Jusqu’au mariage !… Le petit arriviste ne craignait point d’affronter cela, afin de servir son ambition.

J’éprouve une jouissance âpre à le cingler de mon indignation gouailleuse :

— Pas mal, mon cher. La déclaration… Fuitt ! exquise… Le plan… excellent. Par malheur, vous avez négligé les limites d’âge. Passé vingt ans et avant cinquante ans sonnés, les femmes d’aujourd’hui ne sont plus assez naïves pour commettre de ces sottises. Vous épouser !