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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/345

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deux actions infamantes que le monde n’excusera point : 1° Se laisser afficher au cercle ; 2° Épouser une femme ouvertement entretenue par un autre. Vous raisonnez comme un novice : Votre habile combinaison vous eût attaché le boulet sous forme de lingot d’or… Si encore, vous étiez mon protecteur, si je m’étais éclipsée quelque temps ; on fermerait les yeux sur cette union… Dans les conditions présentes, elle vous discréditerait inutilement. Il faut bien que l’essence s’en soit un peu évaporée, pour que le monde pardonne à un homme l’odeur de son argent. Et vous prétendiez m’aimer !… Ça ne vous a pas empêché d’encourir mon mépris, de risquer cette lâche proposition…

— Nicole !

— Moi qui me figurais avoir fait l’épreuve de toutes les turpitudes en coudoyant les acteurs de l’Affaire Colin !… Vous m’avez détrompée ; vraiment : Il y a encore plus vil que ça… Ah ! Tenez… partez. Je ne puis vous regarder sans évoquer ces visions de la rue — silhouettes furtives, quartier désert. — Le gars trop joli, croisant la fille qui lui glisse la dîme d’amour. Je divague d’écœurement… Allez-vous-en… je vous dis !