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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/374

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tion commencera à dessiner une tête de mort.

Sale chose que la décomposition lorsqu’elle détruit une beauté.

J’interroge le pâle sphinx endormi. Quelle était la pensée qui a fui à jamais ton front rigide, petit Julien équivoque et complexe, peut-être vrai, peut-être faux, mais toujours ambigu, qui ne pus me dire le secret de ton âme obscure ?… En dépit de tes efforts, je sentais sous tes phrases un je ne sais quoi d’inexplicable et d’inexpliqué… Malheureux être, parti pour le pays noir, ton sommeil même est énigmatique.

Un léger parfum d’iris et de verveine me fait tourner la tête : Sylvie vient d’entrer avec son père.

Sa présence inconcevable en un tel endroit me laisse deviner toute la scène : après avoir trouvé sa carte dans le portefeuille de Julien, on a envoyé un agent prévenir le juge T… le prenant pour un parent du suicidé. À l’arrivée indue du policier, Sylvie, réveillée, a dû assister à la scène qui suivit, apprendre le drame, et, folle de douleur, supplier son père de l’emmener tout de suite… Le père aura cédé, malgré son caractère sévère, parce que les pères, quel