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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/379

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son gousset, le tend au cocher en le congédiant :

— Non, merci. Vous pouvez repartir.

Mon ami se rapproche de moi, propose d’une voix bizarre :

— Nicole… Ces émotions ont dû te briser… Il est une heure avancée et tu habites loin… Nous avons besoin de nous reposer… Si nous terminions la nuit ici ?

Je le considère, stupéfaite. Paul n’a pas l’air fatigué du tout ; il a plutôt la vivacité fébrile de quelqu’un qui se prépare à satisfaire une lubie. Il questionne la bonne :

— Avez-vous une chambre libre ?

La bonne adresse un sourire engageant à ce monsieur qui donne vingt francs à la fois aux gens sans se faire rendre la monnaie. Elle s’empresse d’ouvrir une porte — avoisinant presque la chambre funèbre.

Nous voici à présent dans une pièce toute semblable : les mêmes meubles fanés, la même armoire à glace, le même lit à baldaquin d’indienne pompadour. Paul, surexcité d’une émotion singulière, m’étreint brutalement :

— Nicole… Nicole… Comme tu sais les ensorceler… Dire qu’il s’est tué de ne t’avoir pas eue !…