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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/394

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Je réprime un éclat de rire, à cause du valet de chambre.

— Descendons, fait Paul en fourrant le paquet de lettres, pêle-mêle, dans sa poche.

Au milieu du décor exotique et verdoyant qui l’entoure d’une magnifique floraison d’agaves, de cactus, d’araucarias drus et réguliers, d’impressionnants chênes-nains du Japon tordant leurs minuscules troncs séculaires, de lianes d’Amérique enchevêtrant leurs guirlandes, l’illustre Léon Brochard profile sa fine tête blanche sur un fond couleur d’émeraude, et taquine, du bout de son gant, les fruits jaunes d’un oranger, en attendant les maîtres de céans.

Nous entrons… Et Léon Brochard s’empresse de baiser ma main : « Chère madame… » de serrer celle de Paul avec une cordialité chaleureuse :

— J’ai voulu être le premier à vous féliciter…

Paul louche vers sa boutonnière et murmure :

— Ah !… oui. Le ruban.

— Eh non ! Vous confondez, rectifie Léon Brochard d’un air modeste : à quoi bon vous complimenter parce que l’on a rendu hommage