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Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/146

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sait mort à Grevitza le 11 septembre 1877, jour de la Saint-Alexandre !

N’ayant presque plus la force de soutenir Mariora, Ioan immobile, la bouche entr’ouverte, les sourcils hérissés, les yeux hagards, personnifiait l’Épouvante.

Les vêtements du capitaine Vampire frôlèrent ceux d’Isacesco, les yeux du ressuscité flamboyèrent, son sourire ironique devint féroce, il leva sa main droite dégantée : le doigt auriculaire avait été tranché au niveau de la troisième phalange ! Puis le cortège continua de défiler, l’église se vida peu à peu, le silence s’y rétablit complètement.

— Je l’ai tué pourtant ! murmura Isacesco anéanti, je suis sûr que Je l’ai tué !

Huit jours plus tard, Domna Epistimia était morte, et la famille Isacesco, abandonnant à jamais Baniassa, transportait ses lares à Craïova.

Épilogue.

Ioan Isacesco deviendra ce qu’on est convenu d’appeler un gros propriétaire.

Les sommes assez fortes, amassées par son père, lui ont permis d’acquérir, aux environs de Craïova, quinze pogones de terre arable qu’il exploite lui-même. Les biens de sa femme sont avantageusement affermés et les tenanciers disent que, si tous les propriétaires agissaient aussi loyalement que le boiteux, la Roumanie serait un lieu de délices pour le pauvre monde.

Ioan, persuadé qu’

Il n’est pour voir que l’œil du maître,