Aller au contenu

Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17

— Messieurs, dit-il de sa voix cuivrée, le boyard Androclès Comanesco nous fait l’honneur de nous inviter à la fête qu’il donne ce soir à onze heures dans son palais de la rue Mogosoi. Dix heures viennent de sonner : nous n’avons que le temps.

Liatoukine se leva avec la roideur d’un automate. Les jeunes gens s’inclinèrerent et suivirent le colonel, tout heureux qu’ils étaient de pouvoir enfin étaler leurs grâces sous les yeux des Roumaines qu’ils se promettaient d’éblouir.

Ioury Levine et le Polonais formaient l’arrière-garde.

— Il est fort aimable, ce Cococesco ! fit à mi-voix Boleslas qui commençait par estropier le nom de son amphitryon.

— Tais-toi ! dit Ioury. Et retenant Brzemirski par le bras, il prit du bout de ses doigts gantés le verre de Liatoukine.

— Regarde ! dit-il en présentant le verre à la lueur de la lampe.

— Pouah ! fit le Polonais.

Et Ioury lança le verre par la croisée.

III

Mariora.

À sept ou huit kilomètres de Bucharest, au-delà du bois de Baniassa, s’élevait, au milieu d’un jardinet, une petite maison blanche. Le jardinet, où fleurissaient à