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Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/68

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convient plus, petite ! s’écria Catinca ; c’est donc que quelqu’un t’a faite princesse ?

— Tu es bien pressée de te trouver seule ! Isacesco n’a pas encore quitté Bucharest et tu songes déjà à le remplacer.

— C’est fait ! reprit Ralitza. Dis donc, Mariora de mon âme, comment s’appelle ton nouveau galant ? Constantin ? Nicolas ? hé ?

— Est-ce un joli boyard, mignonne, un joli boyard avec des galbeni[1] plein ses poches et des mensonges plein la bouche ?

— Je parie que c’est un officier, fit Florica.

— Un officier russe, hein, petite ? un de ceux qui disent lioublioubliou ?

— Cela vaut mieux qu’un simple soldat qui n’a que son uniforme sur le dos et son amour au cœur !

— Oh ! oh ! fit Ralitza en saisissant d’un mouvement rapide la main que Mariora tenait cachée sous son tablier, il est généreux, ton officier !

La bague d’Isacesco apparut à tous les yeux et passa bientôt de mains en mains, malgré les supplications de Zamfira et les invectives de Mariora. Rouge de colère, elle frappa la terre de son petit pied et, arrachant la bague d’entre les doigts de ses railleuses compagnes : Rendez-la moi ! s’écria-t-elle, c’est Ioan qui me l’a donnée !

L’éclat du cuivre et la délicatesse des ciselures trompaient les jeunes filles quant à la valeur simple du métal.

— Ioan ! Ioan ! firent-elles en hochant la tête d’un air d’incrédulité. Ce n’est pas un paysan comme ton Ioan

  1. Ducats, littéralement jaunets.