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Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/44

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honte qu’il ſe voit tout nud, excepté une gaze légere qui voile à peine ce que le préjugé ne permet pas d’expoſer aux yeux. Ses regards embarraſſés cherchent la Déeſſe, & craignent de la rencontrer : il l’apperçoit dans le même état.

Elle s’étoit un peu, enfoncée dans le boſquet, comme par modeſtie ; de maniere cependant qu’on pouvoit la remarquer à travers le feuillage. Qui connoît mieux que Venus l’art d’irriter les yeux ? Elle ſe montre & ſe cache tour à tour. On la voit même rougir. Tous ſes geſtes, toutes ſes attitudes, for-