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Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/52

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Le cœur le plus inſenſible ne tient pas longtems contre les forces magiques de l’Amour. Adonis, ému de ce ſpectacle, conçut la premiere idée d’un bonheur qui lui étoit inconnu. La nature l’attendoit là pour l’éclairer ; le bandeau de ſon ignorance ſe déchira. Il ſentit des mouvemens qu’il n’avoit pas encore découverts. Il jette ſur la Déeſſe un de ces regards, où l’âme attendrie offre le tableau le plus expreſſif de ſes paſſions. Qu’il goute de plaiſir à la contempler ! Cependant il n’eſt pas entierement ſatisfait : il déſire, & n’oſe prendre