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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/165

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vous d’un certain cavalier qui a rendu cinq ou six visites à Silvia et que vous avez vu avec elle ?

Arlequin.

Oui ; il avait la mine d’un hypocrite.

Trivelin.

Cet homme-là a trouvé votre maîtresse fort aimable.

Arlequin.

Pardi ! il n’a rien trouvé de nouveau.

Trivelin.

Il en a fait au prince un récit qui l’a enchanté.

Arlequin.

Le babillard !

Trivelin.

Le prince a voulu la voir et a donné l’ordre qu’on l’amenât ici.

Arlequin.

Mais il me la rendra, comme cela est juste ?

Trivelin.

Hum ! il y a une petite difficulté ; il en est devenu amoureux et souhaiterait d’en être aimé à son tour.

Arlequin.

Son tour ne peut pas venir ; c’est moi qu’elle aime.

Trivelin.

Vous n’allez point au fait ; écoutez jusqu’au bout.

Arlequin.

Mais le voilà, le bout ; est-ce que l’on veut me chicaner mon bon droit ?

Trivelin.

Vous savez que le prince doit se choisir une femme dans ses États.