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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/199

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tranquillement, et vengez-moi de cette femme qui m’a injuriée.

Le Prince.

Oui, ma chère Silvia, j’y cours. À mon égard, de quelque façon que vous me traitiez, mon parti est pris ; j’aurai du moins le plaisir de vous aimer toute ma vie.

Silvia.

Oh ! je m’en doutais bien ; je vous connais.

Flaminia.

Allez, monsieur ; hâtez-vous d’informer le prince du mauvais procédé de la dame en question ; il faut que tout le monde sache ici le respect qui est dû à Silvia.

Le Prince.

Vous aurez bientôt de mes nouvelles.



Scène IV

SILVIA, FLAMINIA.
Flaminia.

Vous, ma chère, pendant que je vais chercher Arlequin, qu’on retient peut-être un peu trop longtemps à table, allez essayer l’habit qu’on vous a fait ; il me tarde de vous le voir, Silvia.

Silvia.

Tenez, l’étoffe est belle ; elle m’ira bien ; mais je ne veux point de tous ces habits-là ; car le prince me veut en troc, et jamais nous ne finirons ce marché-là.

Flaminia.

Vous vous trompez ; quand il vous quitterait,