Aller au contenu

Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous emporteriez tout ; vraiment, vous ne le connaissez pas.

Silvia.

Je m’en vais donc sur votre parole ; pourvu qu’il ne me dise après : « Pourquoi as-tu pris mes présents ? »

Flaminia.

Il vous dira : « Pourquoi n’en avoir pas pris davantage ? »

Silvia.

En ce cas-là, j’en prendrai tant qu’il voudra, afin qu’il n’ait rien à me dire.

Flaminia.

Allez, je réponds de tout.

(Silvia sort.)



Scène V

FLAMINIA, ARLEQUIN, éclatant de rire ; TRIVELIN.
Flaminia.

Il me semble que les choses commencent à prendre forme. Voici Arlequin. En vérité, je ne sais ; mais si ce petit homme venait à m’aimer, j’en profiterais de bon cœur.

Arlequin, riant.

Ah ! ah ! ah ! Bonjour, mon amie.

Flaminia.

Bonjour, Arlequin. Dites-moi donc de quoi vous riez, afin que j’en rie aussi.

Arlequin.

C’est que mon valet Trivelin, que je ne paye