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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/233

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Trivelin.

Flaminia ne saurait se passer de vous ? Aïe ! la plume m’en tombe des mains.

Arlequin.

Oh ! oh ! que signifie cette impertinente pâmoison-là ?

Trivelin.

Il y a deux ans, seigneur Arlequin, il y a deux ans que je soupire en secret pour elle.

Arlequin, tirant sa latte.

Cela est fâcheux, mon mignon ; mais, en attendant qu’elle en soit informée, je vais toujours vous en faire quelques remercîments pour elle.

Trivelin.

Des remercîments à coups de bâton ! je ne suis pas friand de ces compliments-là. Eh ! que vous importe que je l’aime ? Vous n’avez que de l’amitié pour elle, et l’amitié ne rend point jaloux.

Arlequin.

Vous vous trompez ; mon amitié fait tout comme l’amour ; en voilà des preuves. (Il le bat.)

Trivelin.

Oh ! diable soit de l’amitié ! (Il sort.)



Scène III

FLAMINIA, ARLEQUIN.
Flaminia.

Qu’est-ce que c’est ? Qu’avez-vous, Arlequin ?