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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/24

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Arlequin, sautant de joie.

Divertir ! divertir !



Scène III

LA FÉE, ARLEQUIN, TRIVELIN, TROUPE DE CHANTEURS ET DANSEURS.

(La Fée fait asseoir Arlequin alors auprès d’elle sur un banc de gazon. Pendant qu’on danse, Arlequin siffle.)

Un Chanteur, à Arlequin.

Beau brunet, l’Amour vous appelle.

Arlequin, se levant niaisement.

Je ne l’entends pas, où est-il ? (Il appelle :) Hé ! hé !

Le Chanteur continue.

Beau brunet, l’Amour vous appelle.

Arlequin, en se rasseyant.

Qu’il crie donc plus haut.

Le Chanteur en lui montrant la fée.

Voyez-vous cet objet charmant,
Ces yeux dont l’ardeur étincelle,
Vous répètent à tout moment :
Beau brunet, l’Amour vous appelle.

Arlequin, regardant les yeux de la fée.

Dame, cela est drôle !

Une Chanteuse, bergère, à Arlequin.

Aimez, aimez ; rien n’est si doux.

Arlequin.

Apprenez, apprenez-moi cela.

La chanteuse continue en le regardant.

Ah ! que je plains votre ignorance.
Quel bonheur pour moi, quand j’y pense,

(Elle montre le chanteur.)

Qu’Atys en sache plus que vous !