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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/25

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La Fée.

Cher Arlequin, ces tendres chansons ne vous inspirent-elles rien ? Que sentez-vous ?

Arlequin.

Je sens un grand appétit.

Trivelin.

C’est-à-dire qu’il soupire après sa collation. Mais voici un paysan qui veut vous donner le plaisir d’une danse de village ; après quoi nous irons manger.

(Un paysan danse.)
La Fée se rassied, et fait asseoir Arlequin qui s’endort. Quand la danse finit, la fée le tire par le bras, et lui dit en se levant :

Vous vous endormez ? Que faut-il donc faire pour vous amuser ?

Arlequin, en se réveillant, pleure.

Hi ! hi ! hi ! Mon père, je ne vois point ma mère.

La Fée, à Trivelin.

Emmenez-le ; il se distraira peut-être, en mangeant, du chagrin qui le prend. Je sors d’ici pour quelques moments. Quand il aura fait collation, laissez-le se promener où il voudra.



Scène IV

(Silvia entre sur la scène en habit de bergère, une houlette à la main ; un berger la suit.)
SILVIA, LE BERGER.
Le Berger.

Vous me fuyez, belle Silvia !

Silvia.

Que voulez-vous que je fasse ? vous m’entre-