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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/313

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puis il se trouve que j’ai fait tous les maux imaginables. Je ne saurais durer comme cela ; j’aime mieux me retirer, du moins je ne verrai point votre tristesse, et l’envie de vous en tirer ne me fera point faire d’impertinence.

La Marquise.

Il ne s’agit pas de vos larmes ; je suis compromise, et vous ne savez pas jusqu’où cela va. Voilà le chevalier qui vient, restez ; j’ai intérêt d’avoir des témoins.



Scène VII

LE CHEVALIER, les acteurs précédents.
Le Chevalier.

Vous m’avez peut-être attendu, madame, et je vous prie de m’excuser ; j’étais en affaire.

La Marquise.

Il n’y a pas grand mal, monsieur le chevalier ; c’est une lecture retardée, voilà tout.

Le Chevalier.

J’ai cru d’ailleurs que monsieur le comte vous tenait compagnie, et cela me tranquillisait.

Lubin, derrière.

Ahi ! ahi ! je m’enfuis.

La Marquise, examinant le chevalier.

On m’a dit que vous l’aviez vu, le comte ?

Le Chevalier.

Oui, madame.

La Marquise, le regardant toujours.

C’est un fort honnête homme.