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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/319

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qui m’ont attaché à vous, vous le savez bien ; et depuis que j’ai perdu Angélique, j’oublierais presque qu’on peut aimer, si vous ne m’en parliez pas.

La Marquise.

Oh ! pour moi, j’en parle sans m’en ressouvenir. Allons, monsieur Hortensius, approchez, prenez votre place ; lisez-moi quelque chose de gai, qui m’amuse.



Scène VIII

HORTENSIUS, et les acteurs précédents.
La Marquise.

Chevalier, vous êtes le maître de rester si ma lecture vous convient ; mais vous êtes bien triste, et je veux tâcher de me dissiper.

Le Chevalier, sérieux.

Pour moi, madame, je n’en suis point encore aux lectures amusantes. (Il s’en va.)

La Marquise, à Hortensius, quand il est parti.

Qu’est-ce que c’est que votre livre ?

Hortensius.

Ce ne sont que des réflexions très sérieuses.

La Marquise.

Eh bien, que ne parlez-vous donc ? vous êtes bien taciturne ; pourquoi laisser sortir le chevalier, puisque ce que vous allez lire lui convient ?

Hortensius appelle le chevalier.

Monsieur le chevalier ! monsieur le chevalier !

Le Chevalier reparaît.

Que me voulez-vous ?