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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/328

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ACTE TROISIÈME


Scène première

HORTENSIUS, seul.

N’est-ce pas une chose étrange, qu’un homme comme moi n’ait point de fortune ! Posséder le grec et le latin, et ne pas posséder dix pistoles ? Ô divin Homère ! Ô Virgile ! et vous, gentil Anacréon ! Vos doctes interprètes ont de la peine à vivre ; bientôt je n’aurai plus d’asile. J’ai vu la marquise irritée contre le chevalier ; mais incontinent je l’ai vue dans le jardin discourir avec lui de la manière la plus bénévole. Quels solécismes de conduite ! Est-ce que l’amour m’expulserait d’ici ?



Scène II

HORTENSIUS, LISETTE, LUBIN.
Lubin, gaillardement.

Tiens, Lisette, le voilà bien à propos pour lui faire nos adieux. (En riant.) Ah, ah, ah !

Hortensius.

À qui en veut cet étourdi-là, avec son transport de joie ?

Lubin.

Allons, gai, camarade cocteur ; comment va la philosophie ?