Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/329

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Hortensius.

Pourquoi me faites-vous cette question-là ?

Lubin.

Ma foi, je n’en sais rien, si ce n’est pour entrer en conversation.

Lisette.

Allons, allons, venons au fait.

Lubin.

Encore un petit mot, docteur : n’avez-vous jamais couché dans la rue ?

Hortensius.

Que signifie ce discours ?

Lubin.

C’est que cette nuit vous en aurez le plaisir ; le vent de bise vous en dira deux mots.

Lisette.

N’amusons point davantage monsieur Hortensius. Tenez, monsieur, voilà de l’or que madame m’a chargé de vous donner, moyennant quoi, comme elle prend congé de vous, vous pouvez prendre congé d’elle. À mon égard, je salue votre érudition, et je suis votre très humble servante.

(Elle lui fait la révérence.)
Lubin.

Et moi votre serviteur.

Hortensius.

Quoi, madame me renvoie ?

Lisette.

Non pas, monsieur, elle vous prie seulement de vous retirer.