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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/409

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ne m’est pas permis d’unir mon sort au tien ; et, dans cet état, la seule douceur que je pouvais goûter, c’était de croire que tu ne me haïssais pas.

Silvia.

Un cœur qui m’a choisie dans la condition où je suis est assurément bien digne qu’on l’accepte, et je le payerais volontiers du mien si je ne craignais pas de le jeter dans un engagement qui lui ferait tort.

Dorante.

N’as-tu pas assez de charmes, Lisette ? y ajoutes-tu encore la noblesse avec laquelle tu me parles ?

Silvia.

J’entends quelqu’un. Patientez encore sur l’article de votre valet ; les choses n’iront pas si vite ; nous nous reverrons, et nous chercherons les moyens de vous tirer d’affaire.

Dorante.

Je suivrai tes conseils. (Il sort.)

Silvia.

Allons, j’avais grand besoin que ce fût là Dorante.



Scène XIII

SILVIA, MARIO.
Mario.

Je viens te retrouver, ma sœur. Nous t’avons laissée dans des inquiétudes qui me touchent ; je veux t’en tirer, écoute-moi.

Silvia, vivement.

Ah vraiment, mon frère, il y a bien d’autres nouvelles !