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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/410

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Mario.

Qu’est-ce que c’est ?

Silvia.

Ce n’est point Bourguignon, mon frère ; c’est Dorante.

Mario.

Duquel parlez-vous donc ?

Silvia.

De lui, vous dis-je ; je viens de l’apprendre tout à l’heure. Il sort ; il me l’a dit lui-même.

Mario.

Qui donc ?

Silvia.

Vous ne m’entendez donc pas ?

Mario.

Si j’y comprends rien, je veux mourir.

Silvia.

Venez, sortons d’ici ; allons trouver mon père, il faut qu’il le sache. J’aurai besoin de vous aussi, mon frère. Il me vient de nouvelles idées ; il faudra feindre de m’aimer. Vous en avez déjà dit quelque chose en badinant ; mais surtout gardez bien le secret, je vous en prie…

Mario.

Oh ! je le garderai bien, car je ne sais ce que c’est.

Silvia.

Allons, mon frère, venez ; ne perdons point de temps. Il n’est jamais rien arrivé d’égal à cela.

Mario.

Je prie le ciel qu’elle n’extravague pas.