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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/428

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Arlequin.

Masque !

Lisette.

Prends ta revanche.

Arlequin.

Mais voyez cette magotte, avec qui, depuis une heure, j’entre en confusion de ma misère !

Lisette.

Venons au fait. M’aimes-tu ?

Arlequin.

Pardi ! oui. En changeant de nom tu n’as pas changé de visage, et tu sais bien que nous nous sommes promis fidélité en dépit de toutes les fautes d’orthographe.

Lisette.

Va, le mal n’est pas grand, consolons-nous ; ne faisons semblant de rien, et n’apprêtons point à rire. Il y a apparence que ton maître est encore dans l’erreur à l’égard de ma maîtresse ; ne l’avertis de rien ; laissons les choses comme elles sont. Je crois que le voici qui entre. Monsieur, je suis votre servante.

Arlequin.

Et moi votre valet, madame. (Riant.) Ah ! ah ! ah !



Scène VII

DORANTE, ARLEQUIN.
Dorante.

Eh bien, tu quittes la fille d’Orgon ; lui as-tu dit qui tu étais ?