Aller au contenu

Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/492

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arlequin.

Comme elle aurait pu trouver mauvais que je busse en fraude, je me suis sauvé dans l’office avec ma bouteille. D’abord, j’ai commencé par la vider pour la mettre en sûreté.

Blaise.

Ça est naturel.

Dorante.

Eh ! laisse là ta bouteille, et me dis ce qui me regarde.

Arlequin.

Je parle de cette bouteille parce qu’elle y était ; je ne voulais pas l’y mettre.

Blaise.

Faut la laisser là, pisqu’alle est bue.

Arlequin.

La voilà donc vide ; je l’ai mise à terre.

Dorante.

Encore ?

Arlequin.

Ensuite, sans mot dire, j’ai regardé à travers la serrure…

Dorante.

Et tu as vu la comtesse avec le chevalier dans la salle ?

Arlequin.

Bon ! ce maudit serrurier n’a-t-il pas fait le trou de la serrure si petit, qu’on ne peut rien voir à travers ?

Blaise.

Morgué ! tant pis.

Dorante.

Tu ne peux donc pas être sûr que ce fût la comtesse ?