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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/519

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Le Chevalier, lui tendant la main.

Touche là ; té suis-je cher ?

Dorante.

Ah ! oui…

Le Chevalier.

Tu mé l’es sans mésure, jé mé donne à toi pour un siècle. Céla passé, nous rénouvellérons dé bail. Servitur.

Dorante.

Oui, oui ; demain.

Le Chevalier.

Qu’appelles-tu démain ? Moi, jé suis ton servitur du temps passé, du présent et dé l’avénir. Toi dé même apparemment ?

Dorante.

Apparemment. Adieu.



Scène XVII

LE CHEVALIER, FRONTIN.
Frontin.

J’attendais qu’il fût sorti pour venir, monsieur.

Le Chevalier.

Qué démandes-tu ? j’ai hâte dé réjoindre ma comtesse.

Frontin.

Attendez. Malpeste ! ceci est sérieux ; j’ai parlé à la marquise, je lui ai fait mon rapport.

Le Chevalier.

Eh bien ! tu lui as confié qué j’aimé la comtesse, et qu’ellé m’aime ; qu’en dit-ellé, achève, vite.