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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/555

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qu’elle projetât ; c’est tout ce que je sais. En êtes-vous curieux ?

Frontin.

Vous nous l’avez déjà dit en plus de dix façons, ma belle.

Le Chevalier.

N’a-t-elle pas quelqué dessein ?

Lisette.

Eh ! qui est-ce qui n’en a pas ? Personne n’est sans dessein ; on a toujours quelque vue. Par exemple, j’ai le dessein de vous quitter, si vous n’avez pas celui de me quitter vous-même.

Le Chevalier.

Rétirons-nous, Frontin ; jé sens qué jé m’indigne. Nous réviendrons tantôt la recommander à sa maîtresse.

Frontin.

Adieu donc, soubrette ennemie ; adieu, mon petit cœur fantasque ; adieu, la plus aimable de toutes les girouettes.

Lisette.

Adieu, le plus disgracié de tous les hommes.

Le chevalier et Frontin sortent.



Scène II

LISETTE, ARLEQUIN.
Arlequin.

Ma mie, j’ai beau faire signe à mon maître, il se moque de cela ; il ne veut pas venir savoir ce que je lui demande.

Lisette.

Il faut donc lui parler devant la marquise, Arlequin.