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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/556

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Arlequin.

Marquise malencontreuse ! Hélas ! ma fille, la bonté que j’ai eue de te rendre mon cœur ne nous profitera ni à l’un ni à l’autre ; il me sera inutile d’avoir oublié tes impertinences. Le diable a entrepris de me faire épouser Marton ; il n’en démordra pas ; il me la garde.

Lisette.

Retourne à ton maître, et dis-lui que je l’attends ici.

Arlequin.

Il ne se souciera pas de ton attente.

Lisette.

Il n’y a point de temps à perdre ; va donc.

Arlequin.

Je suis tout engourdi de tristesse.

Lisette.

Allons, allons, dégourdis-toi, puisque tu m’aimes. Tiens, voilà ton maître et la marquise qui s’approchent. Tire-le à quartier, lui, pendant que je m’éloigne. (Elle sort.)



Scène III

DORANTE, ARLEQUIN, LA MARQUISE.
Arlequin, à Dorante.

Monsieur, venez que je vous parle.

Dorante.

Dis ce que tu me veux.

Arlequin.

Il ne faut pas que madame y soit.

Dorante.

Je n’ai point de secrets pour elle.