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Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/48

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Je me rappelle encore avec quel chagrin je me vis trop jeune d’une année pour endosser le brillant dolman des gardes d’honneur, monter à cheval et partir avec mes aînés que je croyais bien heureux d’aller se faire estropier ou tuer dans les plaines de Lutzen ou de Bautzen. J’étais pourtant d’une nature calme, sans passion, mais il était impossible de résister à cet enivrement, à cette fièvre de gloire militaire qui s’emparait alors de toute la jeunesse des lycées, et quand je vis mes camarades Fleurus de Bry, Grosbort, Alexandre de Boulot, Gros, Véjus, Quirot et tant d’autres passer leur revue de départ, les larmes me vinrent aux yeux et je m’écriai : « Qu’on me laisse donc les suivre ! »

Ces souvenirs d’enfance, ces souvenirs du lycée ne me reviennent jamais à l’esprit que frais et couleur de rose. J’en appelle à mes compagnons habituels : Pourcy, les deux Thorigny, dont l’aîné est mort lieutenant-colonel du 4e régiment de chasseurs à cheval ; Paul Dormoy, aujourd’hui général de brigade ; Xavier Huvelin et ses frères ; Malterre cadet, ancien officier

    Marquiset (Claude-Joseph), lieutenant au 119e d’infanterie de ligne, en Espagne ;
    Marquiset (Jean-Baptiste-Lazare), lieutenant porte-aigle au 106e d’infanterie de ligne, en Italie ;
    Marquiset (Joseph), sous-lieutenant au 64e d’infanterie de ligne, en Espagne ;
    Marquiset (Claude-Antoine), sergent aux grenadiers à pied de la vieille garde, retraité pour infirmités contractées pendant la campagne de Pologne ;
    Marquiset (Pierre-Bonaventure), sergent au 34e d’infanterie de ligne, blessé grièvement à Saalfeld et retraité.