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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/89

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LE SACRIFICE.

Jusqu’au profond abîme en ces lointains déserts ;
Et dans l’espace, où la vapeur va se dissoudre
En nuage argenté, qu’ai-je donc entendu ?
Est-ce ta voix, Dieu, qui, comme un éclat de foudre,
A de l’éternité de nouveau répondu ?
Que cet acte sembla solennel et sublime !
De l’immense merveille empruntant la grandeur
Lionel apparut tel que, sur une cime,
L’élu vers qui le ciel abaissait sa splendeur.
Ministre de la grâce, il confère une vie
Plus précieuse encor que celle qu’ici perd
Sa chaste Liola. Que son âme est ravie !
Pour elle bien des fois son cœur avait offert
Son riant avenir, tout ce que l’homme envie :
Et voilà qu’en ce jour ses vœux sont accomplis,
Que de l’onde elle sort comme l’or de la flamme.
De quel nouvel éclat ses traits sont embellis !
C’est qu’un rayon divin se reflète dans l’âme
Ainsi que le soleil dans le cristal des flots.
Et maintenant il n’est plus rien qui les sépare :