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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/90

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LIOLA.

C’est l’union de l’âme ! Et leurs désirs éclos
Vont chercher l’infini tels qu’une voile, un phare.
Comme instinctivement leurs mains se sont tendues.
Leurs voix, obéissant à ce brûlant transport,
Dans un même soupir sont aussi confondues :
« À toi seul pour toujours ! À la vie ! à la mort ! »
Se jurent-ils l’un à l’autre en quittant la rive.

Le jongleur s’est tourné vers le Père des eaux
Et prie, en regardant le couple à la dérive.
De ses mains tout à coup partent deux blancs oiseaux.
« Ô manitou ! » dit-il, « reçois ce sacrifice.
Puisse-t-il monter, mieux que ces ailes, vers toi !
Ô Niagara, sois-nous pour toujours propice !
Nous sommes tes enfants et, toi, sois notre roi ! »

Et là-bas le canot s’éloigne des rivages
Déjà loin sur les eaux, plus rapide qu’un trait,
Et comme deux lis qui, battus par les orages,