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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/92

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LIOLA.

Ne sont pas les oiseaux tout à l’heure échappés :
Ce sont leurs âmes qui changent notre poussière
Pour ces mondes d’azur longtemps anticipés.
La terre disparaît : tout ce qui naît et change,
Et meurt avec le jour. Pour eux le temps n’est plus
Et, s’envolant aux lieux des plaisirs sans mélange,
Ils laissent de la chair les langes superflus :
C’est la fin des soupirs ! c’est la noce éternelle !
Comme l’insecte d’or par la brise emporté,
L’amour en ses élans les soutient sur son aile :
C’est la vie et la joie et pour l’éternité !
Pourraient-ils regretter ce qu’ici-bas s’altère ?
Le bonheur, c’est la fleur, au parfum immortel,
Dont le tendre bouton s’entr’ouvre sur la terre,
Mais ne s’épanouit qu’au souffle pur du ciel !