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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/188

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histoire des églises et chapelles de lyon

prêtres ou clercs d’ordre inférieur : quatorze seront attachés à l’église haute, six réservés à l’église basse ; les offices se chanteront simultanément dans l’une et dans l’autre ; leurs chapelains mèneront la vie commune, un abbé les gouvernera, désigné par leurs suffrages et les places vacantes seront accordées de la même manière. Les âges postérieurs apportèrent de notables augmentations au patrimoine fraternel : deux archevêques, Anchericus et Guy Ier témoignèrent leur bienveillance, le premier, en 927, par la remise de redevances seigneuriales qui lui étaient dues, le second, en 932, par la confirmation des droits de dîme dans l’étendue du faubourg de Trion. Un prêtre, du nom de Rannuque,

L’église Saint-Irénée.

céda Saint-Just-en-Bas qu’il possédait ; Aurélien, maître en partie du Mont d’Or, offrit Albigny ; Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, fondateur de Cluny, donna Grézieu, sa chapelle récemment ouverte, ses dîmes et ses serfs. Nous sommes moins certains des faveurs octroyées par Artaud, comte de Lyon, que La Mure, historien du Forez, rattache à la première race de ses comtes ; l’acte qui les rappelle, quoique chargé de vingt signatures, est très probablement apocryphe ; mais il n’est pas contestable qu’il confia aux chanoines de la colline l’entretien de sa tombe et les prières pour son âme. Plusieurs membres de sa famille vinrent y reposer et le dernier, non le moins illustre, fut l’archevêque Renaud dont le testament du 12 octobre 1226 léguait 1.500 sols pour un anniversaire à perpétuité.

Mais à cette date, des Augustins réguliers avaient remplacé l’association fondée par Audinus et le prieuré séculier était devenu un prieuré conventuel. L’auteur de cette réforme, Hugues de Bourgogne, archevêque de Lyon et légat du Saint-Siège, l’avait introduite à la fin du xie siècle, probablement dans l’une des dix années qui le terminèrent. Elle persévéra, sans variation sensible, jusqu’à la Révolution française. Il y eut à cette occasion entre le clergé évincé et les arrivants, qui leur étaient substitués, une séparation qui ne fut pas entièrement amiable ; en obéissant et en se retirant, les dissidents se soumettaient