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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/347

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propagation de la foi

Dans le courant de 1844, elle fut affiliée par M. Moyne au tiers ordre de Saint-François, avec la permission de l’archevêque de Lyon ; le 6 août, l’abbé Allibert donna l’habit religieux aux huit sœurs qui le composaient ; le 2 juillet 1846, il bénit la chapelle en compagnie de l’abbé Cognet, chanoine de la primatiale, reçut en religion les huit premières professes et prononça lui-même sa profession ; il mourut en 1854. L’humble société ruinée et dispersée en 1848 par l’incendie de ses métiers et rentrée en possession de sa demeure l’année suivante après avoir établi de nouveaux ateliers à la Croix-Rousse et à Caluire, n’était pas encore au bout de ses peines ; toutefois la Providence veillait jalousement sur elle, et elle ne tarda pas à en donner des preuves.

Mgr de Marion-Brésillac, évêque titulaire de Pruse, avait fondé, à son retour des Indes, la congrégation des Missions-Africaines de Lyon et était mort à Sierra-Leone, regrettant de ne pas avoir pour auxiliaires des sœurs missionnaires.

Le 6 février 1867, M. Planque, son successeur dans la direction de l’œuvre, demanda à Couzon quelques religieuses pour le Dahomey. Les sœurs envoyèrent aussitôt une colonie à Lyon, auprès du séminaire des Missions-Africaines et une seconde le 24 janvier 1868, qu’elles nommèrent proprement les sœurs missionnaires. Celles-ci, après avoir prié Notre-Dame de Fourvière de bénir leur voyage, s’embarquèrent à Marseille, le 26 janvier, à bord du Maris Stella, avec l’abbé Tillier, des Missions-Africaines, huit jeunes Dahoméens que cette congrégation avait instruit chrétiennement dans la colonie agricole de Bouffarik en Algérie, enfin une jeune négresse nommée Philomène. Elles firent une heureuse traversée et fixèrent leur résidence à Porto-Novo, où elles firent beaucoup de bien.

En 1872, elles fondèrent une seconde maison à Lagos, puis furent contraintes de les quitter toutes deux, un peu avant l’expédition française au Dahomey. Mais, comme il arrive presque toujours aux instituts religieux à leur commencement, cette poussée en avant avait fortifié à l’intérieur les Franciscaines de la Propagation de la foi : elles s’augmentèrent par de sérieuses vocations.

En 1872, elles transportèrent leur noviciat à Lyon, au quartier de Monplaisir, puis elles furent appelées à diriger à Lille un hôpital pour enfants des deux sexes qu’elles nommèrent la Maison Saint-Antoine de Padoue et qui est un modèle du genre, ainsi que l’asile des Cinq-Plaies dit des Incurables et des idiotes, où elles entrèrent peu après et dont il n’est plus aujourd’hui qu’une annexe. À ne citer qu’un chiffre, ces deux hôpitaux logèrent en 1894, 600 enfants.

Les principaux établissements des Franciscaines de la Propagation de la foi sont, en plus des maisons de Lyon et de Lille, une clinique chirurgicale et une maison de santé à Boulogne-sur-mer ; à Belleville-sur-Saône et à Couzon, des hôpitaux d’incurables, orphelinats, ouvroirs, et dans la seconde de ces villes, en outre, une salle d’asile. En janvier 1901, on fonda une mission à Maryabad dans le Pundjab, et, en 1902, une autre à Lahore dans les Indes occidentales.

Les constitutions de la congrégation ont été approuvées, le 17 août 1862, par le cardinal de Bonald.