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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/349

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sœurs saint-françois d’assise de la tour-pitrat

élève des religieuses franciscaines de Sainte-Élisabeth, était retournée cependant quelques mois dans ce couvent pour s’y perfectionner dans les usages et pratiques du grand ordre. Elle devint, après ce second noviciat, maîtresse des novices de la communauté naissante, dont sœur Marie-Françoise était supérieure et sœur Agnès assistante.

Chapelle des sœurs Saint-François d’Assise de la Tour-Pitrat.

Trois ans écoulés, M. Chauvet, curé de Juliénas en Beaujolais, demanda à la nouvelle congrégation de pourvoir à la direction de l’école de sa paroisse. Sœur Marie de la Croix, accompagnée de deux religieuses, se rendit à cet appel ; en 1834, elle installa à Juliénas un second noviciat de sœurs enseignantes, et devint ainsi la véritable fondatrice. La maison-mère de Lyon était demeurée sous forme d’atelier ; celui-ci fut dévasté, en 1848, par des ouvriers défiants et jaloux. Plusieurs des sœurs qui en sortirent n’y rentrèrent pas, et le noviciat de Juliénas, devenu désormais unique, s’établit, peu après, à Lyon. Sœur Marie-Françoise mourut paisiblement, en 1853, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans ; sa fille, sœur Agnès, succomba deux ans plus tard à des douleurs longues et aiguës. Sœur Marie de la Croix succéda à sa grand’mère dans la charge de supérieure générale : sous son gouvernement, la congrégation prit un essor considérable, et fit de toute part des fondations. La maison-mère des Chartreux ne suffisant plus, on acheta un emplacement assez vaste avec maison connue sous le nom de Tour-Pitrat, dont le premier usage fut consacré, le 31 mai 1856, à abriter cinq cents pauvres inondés du Rhône. En 1870, la supérieure logea dans la même maison quatre cents mobiles.

La congrégation avait alors grandement prospéré, puisqu’elle comptait, en 1860, plus de vingt maisons. La part principale de cet accroissement revient à mère Marie de la Croix. C’était une grande âme, instruite, pieuse, expansive, ne croyant que peu au mal, ce qui est le meilleur moyen de le vaincre ; en revanche, elle avait toute foi au bien et à sa multiplication naturelle. Elle mourut le 27 août 1875, après avoir patiemment enduré de longues souffrances.

Les sœurs Saint-François-d’Assise ont gardé, seules de toutes les Tertiaires régulières, ce nom entier, qu’elles méritent ; elles se dévouent essentiellement à l’éducation