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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/375

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marie-thérèse

Presqu’en même temps que leur maison de famille, les Auxiliatrices fondèrent une société de secours mutuels autorisée par arrêté préfectoral du 10 février 1877. Une caisse spéciale d’épargne fort bien entendue, comprenant des primes d’encouragement, des primes exceptionnelles et des pensions de retraite, fonctionne dans cette association. La chapelle de la rue Bossuet, dédiée à Marie-Auxiliatrice, fut commencée en 1895, sur les plans de M. A. Chomel, architecte, et bénite par le cardinal Coullié, le 2 mai 1897. Elle se développe sur une longueur de 27 mètres et une largeur de 8m50. Elle n’est pas indépendante de la maison et ne présente pas, par conséquent, de caractère extérieur d’ensemble. Ce défaut est toutefois racheté par une disposition très ingénieuse de l’intérieur. Elle est de style roman avec arc surbaissé, et suffisamment vaste pour contenir les nombreuses jeunes filles, pensionnaires de la maison. L’autel fort large est décoré, sur le devant, de colonnettes de bois doré et sculpté qui, en se pressant, forment des arcs, des entrecolonnements, des galeries avec perspectives du plus gracieux effet. Au-dessus de l’autel, le tabernacle mérite attention : il s’élève fort haut en s’évasant et se termine par des clochetons de bois sculpté avec petites niches. Tout autour du tabernacle on a peint des symboles et des personnages qui rappellent, à la fois, et les douze tribus de l’Ancien Testament et les douze apôtres de la nouvelle loi. C’est un des plus élégants tabernacles des églises lyonnaises.

Le chœur est fermé par deux demi-frontons, supportés par deux colonnes de granit. Ces frontons abritent des statues de la sainte Vierge et de saint Joseph. La chapelle est meublée de bancs qui ne manquent pas de style et le long des murs on a placé un chemin de croix polychrome.

MARIE-THÉRÈSE

La chapelle de Marie-Thérèse, située 59, montée du Chemin-Neuf, appartient aux religieuses de ce nom. C’est le siège de la maison-mère de la congrégation sur laquelle nous allons donner quelques renseignements historiques. Avant la Révolution, vivaient à Lyon Claude Brochet de la Rochetière, bourgeois de cette ville et son épouse Antoinette Voland. De cette union naquirent plusieurs enfants et notamment Marie-Sophie, venue au monde le 3 avril 1776. Cette famille chrétienne eut à souffrir des excès de la Révolution. Le père fut poursuivi pour avoir pris une part active à la condamnation de Chalier. La mère et les filles furent emprisonnées à Lyon : Marie-Sophie se rendit plus tard à Bordeaux et confia la direction de sa conscience à un prêtre de choix, l’abbé Lespiaut, Chartreux avant la l’évolution, puis réfugié en Irlande, et enfin revenu à Bordeaux en qualité de curé de Saint-Éloi. Sous la conduite de cet homme de Dieu, elle se sentit confirmée dans la vocation où elle pensait se trouver depuis longtemps, de fonder à Bordeaux une communauté de religieuses qui allieraient l’oraison à l’apostolat en priant