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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/344

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histoire des églises et chapelles de lyon

ponnay et partie de celles des pilliers des Vignes et le demeurant de celle de M. Geoffroi Lemedeci. » Une surcharge, au-dessous de cette dernière note, la donne pour écrite en 1721.

Les pièces subséquentes consistent en une donation faite, en 1304, par Barthélémy Cheurier à dame Blanche de Châlon « de douze feux apignés sur une pièce de vigne située au lieu appelé Bourbon » ; deux échanges de biens entre la Déserte el les chapitres de Saint-Paul et de Saint-Jean, un échange de cens et services avec ce dernier chapitre ; une copie de donation et transaction, le 3 février 1304, entre l’abbesse de la Déserte et Pierre d’Eschalone, chanoine de Saint-Just ; un abandon consenti par monseigneur l’archevêque de neuf florins sur la Maison-Rouge vers Pierre Scize en 1364 ; un contract de statut, un autre d’une aura (ora) ou prière dans l’église de la Déserte fait par maître Benoît Dugarter, prêtre habitué en l’église de Lyon, gagée par Philibert Trongniard, sur une maison, rue Tramassac.

Marguerite de Quibly, abbesse de la Désert.

En résumé, l’abbaye paraît, par ces documents et d’autres que nous négligeons, n’avoir pas cessé de maintenir et de développer ses biens durant les xive et xve siècles et le premier tiers du xvie. Elle n’en souffrit que plus du vandalisme huguenot en 1552, c’est de quoi témoigne, en date du 10 mars 1566, une supplique au roi Charles IX « par les pauvres abbesses et religieuses du couvent de la Déserte appauvries : 1° parce que les troubles de 1562 ont ruiné bonne partie de leur couvent ; 2° parce que du fait de la construction d’une citadelle près de l’abbaye d’Ainay, elles ont perdu 530 livres par an et d’autres revenus de droits seigneuriaux notamment une bicherée de blé et deux sols pour cent sur le tènement de jardins et sur les vignes qui leur étaient dus sur ladite abbaye ». La réponse à cette supplique tarda un peu. Ce fut Henri III qui la fit en 1579 et en 1580. Les religieuses ne perdirent rien d’ailleurs pour avoir attendu : sur enquête royale, elles obtinrent un considérable allégement d’impôts, le replantement et la clôture de leur propriété, dévastée par le pillage. En 1579 déjà, un mois avant la première des lettres d’Henri III, d’où sortirent ces heureux effets, les religieuses avaient recouvré, par sentence, une pension sur un vieux fonds datant de 1296, et qui avait passé de l’héritage de Jean Mollin à celui de leur fondatrice, dame Blanche de Chalon. Peu après, elles furent confirmées aussi dans la pension que leur avait reconnue, en 1516, Pierre Masson, sur la maison de Jean Burlel située à la Croix-Rousse.

Tel est le résumé des pièces relatives au temporel de l’abbaye. On y trouve pourtant quelques détails sur le spirituel. Plusieurs pièces font mention de la dévotion populaire en l’église du couvent ; en 1640, on trouve une marque décisive de cette dévotion dans le contrat de fondation et de dotation « de la première messe appelée de la Croix, chacun dimanche et festes solennelles, en l’église du monastère royal de la Déserte par maistre Jean Claudin de Belle-Croix, conseiller et aumônier du roy, chevalier et promoteur de l’église de Lyon, chanoine et maître de chœur en l’église collégiale de Saint-Just et cha-