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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/345

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notre-dame des missions

noine en l’église de Saint-Thomas de Fourvière, lequel, de son gré et franche volonté et par sa dévotion à l’augmentation du service divin, a donné le revenu d’une prébende pour cet objet ». L’abbesse était alors la distinguée dame Marguerite de Quibly. Cette famille de Quibly donna plusieurs abbesses de mérite à la Déserte, comme la famille d’Albon à l’insigne abbaye Saint-Pierre, celle d’Amanzé à l’abbaye de Chazeaux, et celle de Giguet des supérieures habiles aux Bernardines de la côte Saint-Sébastien.

Les documents du xve siècle disent que l’église du couvent était fort belle, sans la décrire autrement. On sait qu’elle fut restaurée dès la fin du xvie siècle ; mais, ou cette restauration ne tint pas, ou elle ne s’acheva pas, car une lettre de Louis XIV, datée de 1639, accorde dix minois de sels par an « à l’abbaye de Notre-Dame de la Déserte de fondation royale, pour l’entretien et réparation de leur église ». Or, à cette époque, le mot réparation était entendu dans son sens étymologique et ne signifiait pas de simples embellissements.

Cette lettre de Louis XIV rapporte les termes de la demande des religieuses et nous apprend que celles-ci avaient augmenté en personnel mais non en ressources. « Nos bien aimées religieuses de la Déserte nous ont fait remontrer qu’elles sont quatre-vingt religieuses, sans compter les sœurs laïques et outre les domestiques de leur maison, qu’elles n’ont qu’un médiocre revenu avec lequel ont peine à subsister et à subvenir à l’entretènement et réparation de leur église et nous requèrent très humblement qu’il nous plaise, pour les aider à soutenir les dites charges, leur vouloir donner à perpétuité la quantité de sel nécessaire pour la provision de leur maison. » La chapelle, on le sait, était située rue Saint-Marcel, paroisse Notre-Dame de la Platière.

Les pièces du même temps ne présentent aucun intérêt, sauf une convention avec les Carmélites qui montre le bon état des finances de ces religieuses. Au xviiie siècle, les archives fournissent une abondante paperasserie administrative et processive, sans intérêt ; on sent que la Révolution est proche.

NOTRE-DAME DES MISSIONS

La fondatrice de l’institut Notre-Dame des Missions, Euphrasie Barbier, naquit à Caen, le 4 janvier 1829. Les sœurs de la Providence furent chargées de bonne heure de son éducation, et, non contentes de développer en elle les heureuses dispositions dont elle était douée, elles lui donnèrent, avec les éléments de la science humaine, une connaissance sérieuse et un grand amour de la religion. L’attrait de la grâce s’étant fait sentir à son cœur, elle se crut appelée à la vie religieuse apostolique, dans les contrées lointaines. Guidée par son directeur. Mlle Barbier fut agréée à Cuves, diocèse de Langres, dans l’institut du Verbe-Divin. C’était en 1847 ; elle avait alors dix-huit ans. Par sa régularité, son énergie, son intelligence droite et sûre, son esprit plein de sel et d’humour, son cœur