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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/241

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Mais il a dit après : “ N’ayez pas crainte ; moi, je quitte ; et jamais plus je reviendrai encore importuner votre bonheur. ” »

Gregory mit sa main devant ses yeux, et prononça, à voix basse :

— « Ah, dear, quelle récompense de Dieu, que le souvenir d’un si total amour-sacrifice ! » Puis il releva le front : « Et il a fait comme il a dit : il a laissé tout son argent pour eux, parce qu’il était riche excessivement, et elle pauvre comme le misérable Job. Il est parti loin, de l’autre côté du monde, et je sais, il est tout seul encore depuis dix-sept années, sans argent, et il gagne sa propre vie, comme moi je peux faire, comme un simple infirmier disciple de la Christian Scientist Society. »

Mme de Fontanin l’examinait avec émotion.

— « Attendez », fit-il avec vivacité, « je vous dirai la fin maintenant. » Son visage était tiraillé en tous sens, et, sur le dossier de la chaise où il s’accoudait, ses doigts de squelette s’entrelacèrent brusquement, « Le pauvre, il pensait qu’il laissait le bonheur derrière lui pour eux, et qu’il emportait avec lui toutes les mauvaises choses ; mais ici