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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/242

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est le secret de Dieu : c’est le mauvais qui est resté avec eux, là-bas. Ils ont ri de lui. Ils ont trahi l’Esprit. Ils acceptaient son sacrifice, pleurant, et dans leurs cœurs, ils moquaient. Ils disaient mensonges à propos de lui dans toute la gentry. Ils ont promené des lettres de lui. Ils ont fait étalage contre lui de sa fictive complaisance. Même ils ont dit qu’il avait abandonné sa femme sans un penny, pour la possession d’une autre femme en Europe. Ils ont dit ces choses, oui ! Et ils ont payé un jugement de divorce contre lui. »

Il baissa les paupières une seconde, fit entendre une sorte de gloussement rauque, se leva, et, soigneusement, s’en fut replacer sa chaise où il l’avait prise. Toute trace de douleur était effacée de son visage.

— « Eh bien », reprit-il en se penchant vers Mme de Fontanin immobile, « tel est Amour, et si nécessaire est le pardon, que si, à l’instant même, cette chère perfide femme venait tout à coup près de moi pour dire : “ James, je reviens maintenant sous le toit de votre maison. Vous serez de nouveau mon serviteur piétiné. Quand je veux, je rirai encore de vous. ” Eh bien, je lui dirais : “ Venez, prenez tout ce peu que j’ai. Je re-