Aller au contenu

Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le pavillon aménagé pour les pupilles spéciaux formait une dépendance du bâtiment directorial ; l’on n’y avait accès que par les bureaux. Cinq chambres identiques donnaient sur un couloir peint en ocre. M. Faîsme expliqua que Jacques étant le seul spécial, et les autres chambres étant sans emploi, le garçon affecté au service de Jacques couchait dans l’une, tandis que les autres servaient de fourre-tout.

— « Et voici la cellule de notre prisonnier », fit le directeur, en donnant de son doigt potelé une chiquenaude à Jacques, qui sourit et s’effaça pour le laisser entrer.

Antoine fit avidement l’inspection de la pièce. On eut dit une chambre d’hôtel, modeste mais bien tenu. Elle était tapissée d’un papier à fleurettes, et assez éclairée, quoique ce fût de haut, par deux impostes à vitres dépolies, garnies de grillage et de barreaux ; ces fenêtres étaient situées sous le plafond, et, la pièce étant élevée, elles étaient à plus de trois mètres de terre. Le soleil n’y donnait pas, mais la chambre était chauffée, surchauffée même, par le calorifère de l’administration. Le mobilier se composait d’une armoire de pitchpin, de