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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/396

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qui sont le long du Gemna, où l’on ne trouvoit pas un seul arbre pour se mettre à couvert ; plusieurs en effet tomboient malades et moi-même, j’attrapai une fièvre qui me mit deux fois vingt-quatre heures dans un état pitoyable. Je crus, à dire vrai, que la plaine de Banghel seroit mon tombeau. Au lieu de nous éloigner de Dehly, nous nous en étions rapprochés depuis quelques jours. Hytelrao en attendant son accomodement avec le vizir, ne songeoit qu’à nous donner de l’exercice malgré toutes mes représentations. [Il tournoit tout à son avantage particulier].

Attaque du fort de Gouzerte.

À quelques cosses de Dehly, près de la route que le Chazada et Hytelrao avoient prise pour se rendre à Sikandra, est un petit fort qu’on nomme Gouzerte, refuge d’une troupe de voleurs dont le pays est plein. Le commandant de ce fort étoit tombé sur le bagage du prince et du Marate pendant leur marche, et avoit enlevé beaucoup de chevaux, chameaux, bœufs, etc. Hytelrao vouloit s’en venger, mais il ne savoit comment s’y prendre. Toutes ses troupes ne pouvoient rien faire contre ce petit endroit qui conservoit la gloire d’avoir tenu bon autrefois contre tous les efforts d’une armée commandée par un vizir. Hytelrao m’en avoit parlé plusieurs fois et m’avoit proposé d’y aller ; mais craignant qu’une telle entreprise ne servit qu’à me faire perdre du monde, je m’étois excusé par de si