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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/398

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dessus le détachement, de sorte que M. de Boissirnont crût devoir riposter de quelques coups de canon pour faire cesser le feu de l’ennemi, en attendant qu’il put gagner des chaumières qu’il y avoit presque auprès du fort. Il y mit son détachement à couvert et me donna avis de ce qui se passoit. Malheureusement M. de Beingel jeune homme de mérite qui commandoit les deux pièces avoit déjà reçu une balle au travers du corps, dont il mourut quelques jours après. M. de Brouesse, volontaire qui promettoit beaucoup, avoit été tué roide d’un coup de feu. Ces deux accidents auxquels je n’avois pas eu lieu de m’attendre, me mirent dans la plus grande perplexité ; je fis porter des plaintes au prince ; ne pouvant me transporter à la tente d’Hitelrao, je lui fis faire de bouche et par écrit les plus vifs reproches sur sa manière d’agir, qu’il voulut justifier en rejettant la faute sur le chef qu’il avoit envoyé. Il me pria instamment de n’y plus penser et de rappeller le détachement, mais c’eut été une sottise. Nous avions la réputation d’Européens à soutenir qui seule faisoit notre sûreté dans un pays aussi éloigné de nos établissemens. J’écrivis à M. de Boissimont de se tenir tranquille dans le poste qu’il occupoit et je fis partir au plus vite toute la troupe avec M. de Carryon qui avoit ordre d’attaquer la place, s’il croyoit pouvoir l’emporter, sinon de dégager M. de Boissimont et de s’en revenir. M. de Carryon soutenu par l’activité et l’intelligence de messieurs