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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/403

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à sa première résolution, mais toutes représentations furent inutiles ; Hilterao avoit regagné sa confiance, il paroissoit assés tranquille sur l’accommodement du vizir. Pour moi, mon parti étoit pris ; il ne s’agissoit plus que de savoir où nous irions. L’alternative étoit un peu embarassante. Marcher à Lahors, c’étoit nous éloigner encore plus de nos établissemens, nous étions recommandés à Olkarmollar par M. de Bussy, mais, à dire vrai, nous étions déjà bien fatigués des Marates ; de plus quelle sûreté avions nous qu’Olkarmollar retourneroit bientôt dans le Dékan ?

D’un autre côté, après l’affaire que nous avions eue avec les Djates, comment pouvions nous risquer de traverser tout leur pays au milieu duquel passe le grand chemin qui conduit dans le Dékan. Nous pouvions, il est vrai, en faisant un grand tour, éviter cet inconvénient, mais cela n’étoit pas encore bien sûr. La puissance des Djates s’étend loin par leurs alliances, et d’ailleurs il auroit fallu passer par des pays inconnus, semés de voleurs, où les provisions nous auroient peut-être manqué, du moins on nous le faisoit craindre. J’assemblai là dessus le corps des officiers, et, tout bien considéré, la marche dans le Dékan fut résolue. Décision d’autant plus juste que je reçus le lendemain une lettre par laquelle j’étois informé que M. Moracin, [commandant à Mazulipatam] avoit fait passer vingt mille roupies que je devois recevoir à Agra.

Hytelrao reçut bientôt ma visite ; sans entrer